Doit-on exprimer ses doutes au travail ?… Cela dépend !…

question-mark-001A tout niveau de la hiérarchie, l’homme qui travaille prend des décisions. Bien entendu, vous me direz que les décisions des cadres dirigeants sont plus fréquentes et impactent plus que les choix d’un opérateur. mais cela n’empêche que tout le monde prend des décisions à un moment ou à un autre dans le cadre de son job. Quel que soit l’importance de cette décision prise, cela aura sans aucun doute une incidence sur la perception que vos proches collaborateurs auront de vous. Vous le savez, et dés lors, vous aurez des doutes. vous vous direz « Ai-je pris la bonne décision ? », « et si je me trompais ? », « Que vont penser les autres de moi », etc.

Pour vous rassurer, sachez que tout le monde doute. Celui qui vous dira qu’il ne doute jamais est soit un menteur soit un fou. Ne vous sous estimez pas, le doute est un comportement normal. Il est même plutôt signe d’intelligence. Cependant le conseil que je pourrais vous laisser ici sera de ne pas toujours le montrer. Le comportement à adopter dépendra du type de relation

Cas n°1 : la situation descendante. Lorsqu’on est leader, et lorsqu’on veut faire avancer son équipe dans le sens attendu, il est important de ne pas perdre un temps trop long à expliquer ses choix. Une rapide explication doit suffire. Des explications trop longues se transformeraient en justifications malhabiles. Votre doute serait démasqué et celui-ci aurait l’effet contraire à celui recherché. Au lieu d’avancer et de passer à l’étape d’exécution, l’équipe chercherait à refaire l’analyse qui a abouti à la décision. Il se pourrait même qu’elle aboutisse à une décision différente. Il faudrait alors retravailler à faire adhérer votre équipe à votre choix. Pour conserver le leadership, le mot d’ordre est assez simple : pour tuer le doute, il faut agir vite. Ainsi vous verrez assez vite si votre décision était la bonne. Il se pourra qu’elle ne fut pas la meilleure, mais peu importe, l’important est d’avancer. De plus, personne ne pourra vous reprocher de procrastiner.

Cas n°2 : la situation ascendante. La situation est maintenant différente. Vous devez des comptes à votre hiérarchie, et celle-ci vous demandera de justifier vos choix. Dans ce cas, il n’y a pas d’ambiguïté, il faut être honnête. Ce n’est pas toujours agréable, mais vous vous devez d’être clair sur les potentialités d’échec. Il n’y a pas de fumée sans feu, et si vous avez des doutes, c’est qu’il y a des risques réels. Votre hiérarchie devra les connaitre. Des lors, il y a deux cas de figure qui s’observent. Soit votre hiérarchie est intelligente et objective, soit celle-ci est à l’inverse tyrannique et fermée à toute proposition d’autrui (malheureusement, les chefs tyranniques existent! Cela fera l’objet d’un de mes prochains articles tellement la situation est délicate, mais très intéressante!). Ceci étant dit, quelles que soient les relations que vous avez avec votre chef, en personne compétente, vous saurez avoir dans votre manche tous les arguments qui ont motivé votre décision. Ne les gardez pas pour vous, servez-vous en pour justifier votre choix. Avec une hiérarchie objective, celle-ci verra en vous quelqu’un de constructif qui sait évaluer les risques intelligemment. Votre hiérarchie validera votre décision ou la réorientera au cas où. Cela fait partie des règles. Avec un tyran, soit il vous coupera l’herbe sous le pied et annulera votre décision, soit il attendra votre échec pour vous sanctionner. Dans le premier cas, réfléchissez! Ne vous rendez pas malheureux, et dites vous que vous serez certainement plus utile dans une autre organisation qui verra en vous votre vraie valeur. Cependant, si vous ne voulez pas envisager la démission, il faudra vous armer de patience et attendre que votre moment vienne. Dans le second cas, œuvrez normalement avec ténacité. Votre succès sera un pied de nez, et vous crédibilisera d’autant plus. Je conclurais donc ce chapitre en réitérant qu’il est impératif d’être honnête avec votre hiérarchie quelle que soit la situation. Ne pas le faire vous mettrait dans l’embarras en cas de problèmes. Vous seriez considéré comme peu professionnel, vous construiriez votre décrédibilisation, et seriez peu défendable.

Cas n°3 : la situation égalitaire. Nous avons ici le dernier cas de figure. Avec vos collègues de même rang hiérarchique ou qui n’ont pas de lien hiérarchique avec vous, le choix de parler de vos doutes dépendra de la personne avec qui vous échangez. D’une manière générale, parlez de vos doutes uniquement aux personnes dont vous avez entièrement confiance. Seules celles-ci vous comprendront. Pour les personnes inconnues ou pour les « concurrents », agissez comme avec votre équipe, ne dites rien, n’essayez pas de vous justifier. Les personnes mal intentionnées pourraient utiliser vos doutes pour vous décrédibiliser.

Vous voyez que le doute n’est pas un problème en soi. Il existe en vous et c’est heureux. A vous de l’exprimer quand il le faut et de la bonne manière.

A bientôt !

Emmanuel

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